Le but de l’intervention est de libérer la racine nerveuse comprimée, et de faire disparaître la douleur. Ceci sans prendre de risque neurologique c’est à dire sans avoir à mobiliser la moelle cervicale
Il n’est jamais possible d’assurer que les troubles sensitifs ou moteurs disparaitront complètement : la racine nerveuse peut avoir été comprimée trop ou trop longtemps et avoir été abîmée. L’intervention remplacera le disque opéré par une prothèse totale de disque cervicale.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale, le patient est installé sur le dos
Le chirurgien accède au disque par une courte incision réalisée dans la région antérieure du cou après repérage radiologique du disque à opérer. La face antérieure du disque pathologique est découverte. Le disque est enlevé en totalité, ne laissant que le ligament commun postérieur en arrière qui protège de la moelle cervicale. L’ouverture de ce ligament du coté de la hernie permet de retirer les fragments discaux inclus dans son épaisseur ou migrés en arrière du ligament dans le canal cervical et souvent vers le foramen. La hernie discale est retirée en totalité, pour éviter qu’un fragment libre ne se déplace et entraîne une récidive de la compression. La libération de la racine exige parfois un geste de libération complémentaire par résection de l’uncus (partie osseuse de la vertèbre à l’entrée du foramen). Il est parfois nécessaire d’agrandir le trou de conjugaison de la vertèbre (foraminotomie) pour libérer convenablement la racine comprimée.
Une fois les structures neurologiques décomprimées, il faut restabiliser l’espace intervertébral qui a été évidé du disque malade. Un remplacement discal par une prothèse mobile est réalisé.
Un drain aspiratif peut-être est mis en place la plupart du temps pour 24 h.
La plaie refermée sur un surjet intra dermique.
Les suites de l’intervention sont peu douloureuses, bien contrôlées par le traitement antalgique.
La plus grande partie des douleurs disparait de suite au réveil, soit plus progressivement après quelques jours.
Le lever est possible le soir de l’intervention. Le drain mis en place sera retiré le lendemain de l’intervention.
Le retour à domicile est possible dès l’ablation du drain et après contrôle radiographique.
Une vie normale mais sans efforts physique est recommandée.
L’arrêt de travail varie de 4 à 6 semaines.
Un déficit moteur peut récupérer sur plusieurs semaines ou mois, un trouble de la sensibilité nécessite souvent plusieurs semaines ou plusieurs mois avant de régresser. Une récupération complète des troubles sensitifs ou moteurs n’est jamais certaine.
Certains facteurs peuvent favoriser la survenue de complications particulières, parfois graves mettant dans certains cas le pronostic vital en jeu :
- Certains antécédents :
- Certaines affections ou maladies :
- Certains comportements ou addictions :
Les risques inhérents à toute intervention chirurgicale :
Les risques propres à l’anesthésie vous seront expliqués par le médecin-anesthésiste.
Les troubles de cicatrisation sont très rares mais peuvent imposer une nouvelle intervention. Le positionnement sur la table d’opération peut causer des compressions de la peau, des vaisseaux, des nerfs. Le risque de phlébite (veine obstruée par un caillot sanguin) est faible. Un traitement anticoagulant préventif n’est nécessaire qu’en cas de prédisposition, ou lorsque l’alitement se poursuit au-delà de 24 heures.
Les risques propres à cette intervention chirurgicale :
Le risque d’erreur de niveau est exceptionnel car l’opération est réalisée sous contrôle radiologique. Pour cette raison, vous devez impérativement apporter vos radiographies, scanner, IRM, nécessaires au chirurgien pour l’intervention.
Une brèche de la dure-mère (enveloppe contenant le liquide céphalo-rachidien, et les racines nerveuses), peut survenir pendant l’intervention mais est très rare à ce niveau. Il s’agit alors d’un incident sans conséquence. Elle peut se compliquer d’une fuite de LCR, soit contenue dans les parties molles (méningocèle) soit s’écoulant par la cicatrice.
Un hématome peut survenir sur le trajet de l’intervention. S’il est volumineux, il peut entraîner une compression de la moelle épinière contenue dans le canal cervical responsable de troubles neurologiques plus ou moins étendus et régréssifs après décompression. Il peut survenir sur la voie d’abord et entraîner des troubles respiratoires par compression de la trachée. Une réintervention pour évacuation de l’hématome est nécessaire.
Des complications neurologiques peuvent survenir : troubles sensitifs (insensibilité, paresthésies) ; troubles moteurs avec paralysie ; ces troubles sont le plus souvent transitoires, très rarement définitifs.
Une complication plus fréquente est l’étirement du nerf récurrent lors de l’abord chirurgical, souvent du à un écarteur trop compressif qui entraine une dysphonie (voix cassée) et des troubles de déglutition. Cette complication est presque toujours spontanément régressive en 3 mois.
Des troubles de la déglutition peuvent survenir par compression trop forte de l’oesophage responsable de dysphagies.
L’infection du site opératoire est rare. Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle, qui peut être réglée par des soins adaptés. Une nouvelle intervention pour nettoyage local est rarement nécessaire. Les infections profondes du site chirurgical sont très rares mais peuvent nécessiter une reprise chirurgicale pour prélèvements et lavage de la plaie.
La non consolidation de l’arthrodèse : possible surtout chez les patients tabagiques (risque x 3 !!)