Laminectomie cervicale

Objectif

L'objectif de l'intervention est de redonner des dimensions normales au canal rachidien pour que les éléments nerveux qui y sont contenus (moelle épinière et nerfs) ne soient plus comprimés de façon à arrêter l’évolution de la maladie et si possible de faire régresser vos symptômes, s’il n’existe pas déjà des lésions neurologiques irréversibles.

L’intervention est choisie notamment lorsque les lésions sont étagées ou lorsqu'il existe une compression postérieure.

Canal cervical normal
Canal cervical normal
Canal cervical étroit
Canal cervical étroit

Technique opératoire

L’intervention se déroule sous anesthésie générale, le patient est installé sur le ventre en appui sur des coussins.

Le chirurgien réalise une  incision réalisée dans la région postérieure du cou après repérage radiologique des niveaux à opérer de C3 à C7.

Après avoir écarté les masses musculaires, on expose les étages ou il existe un rétrécissement du canal vertébral qui comprime la moelle épinière.

 

L’intervention consiste à élargir l’espace pour pouvoir libérer la moelle épinière en retirant les ligaments et lames (éléments osseux postérieurs) qui la compriment.

En cas d'instabilité une ostéosynthèse peut être réalisée. 

 

Un drain aspiratif  peut-être est mis en place la plupart du temps pour 24 h.

 

La plaie est ensuite refermée.


Suites opératoires

Les suites de l’intervention sont généralement peu douloureuses, et bien contrôlées par le traitement antalgique.

 

Le lever est possible le soir de l’intervention. Le drain mis en place sera retiré à j+2 de l’intervention.

 

Un collier cervical sera à conserver pendant 4 à semaines.

 

Le retour à domicile est possible dès l’ablation du drain et après contrôle radiographique.

 

Une vie normale mais sans efforts physique est recommandée. L’arrêt de travail varie de 6 à 8 semaines.

 

Facteurs favorisants les complications

Certains facteurs peuvent favoriser la survenue de complications particulières, parfois graves mettant dans certains cas le pronostic vital en jeu :

- Certains antécédents :

  •  malformations, 
  • maladies vasculaires, 
  • artérites, 
  • séquelles cardiaques ou pulmonaires, 
  • séquelles d’interventions ou de traumatismes, 
  • maladies sanguines, 
  • tumeurs, 
  • etc.

- Certaines affections ou maladies : 

  • diabète,
  • obésité, 
  • HTA,  
  • affections psychiatriques, 
  • etc 

- Certains comportements ou addictions :

  • alcool, 
  • tabac +++, 
  • toxicomanies, 
  • prises médicamenteuses,
  • etc

Risques opératoires

Les risques inhérents à toute intervention chirurgicale :

 

Les risques propres à l’anesthésie vous seront expliqués par le médecin-anesthésiste.

 

Les troubles de cicatrisation sont très rares mais peuvent imposer une nouvelle intervention. Le positionnement sur la table d’opération peut causer des compressions de la peau, des vaisseaux, des nerfs. Le risque de phlébite (veine obstruée par un caillot sanguin) est faible. Un traitement anticoagulant préventif n’est nécessaire qu’en cas de prédisposition, ou lorsque l’alitement se poursuit au-delà de 24 heures.

 

Les risques propres à cette intervention chirurgicale :

 

Le risque d’erreur de niveau est exceptionnel car l’opération est réalisée sous contrôle radiologique. Pour cette raison, vous devez impérativement apporter vos radiographies, scanner, IRM, nécessaires au chirurgien pour l’intervention.

Une brèche de la dure-mère (enveloppe contenant le liquide céphalo-rachidien, et les racines nerveuses), peut survenir pendant l’intervention mais est très rare à ce niveau. Il s’agit alors d’un incident sans conséquence. Elle peut se compliquer d’une fuite de LCR, soit contenue dans les parties molles (méningocèle) soit s’écoulant par la cicatrice. Une infection du LCR peut alors survenir ; il s’agit d’une complication très rare mais potentiellement grave, demandant un traitement spécifique anti infectieux.

Un hématome peut survenir sur le trajet de l’intervention. S’il est volumineux, il peut entraîner une compression de la moelle épinière contenue dans le canal cervical responsable de troubles neurologiques plus ou moins étendus et régréssifs après décompression. Il peut survenir sur la voie d’abord et entraîner des troubles respiratoires par compression de la trachée. Une réintervention pour évacuation de l’hématome est nécessaire.

Des complications neurologiques peuvent survenir : troubles sensitifs (insensibilité, paresthésies) ; troubles moteurs avec paralysie ; ces troubles sont le plus souvent transitoires, très rarement définitifs.

L’infection du site opératoire est rare. Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle, qui peut être réglée par des soins adaptés. Une nouvelle intervention pour nettoyage local est rarement nécessaire. Les infections profondes du site chirurgical sont très rares mais peuvent nécessiter une reprise chirurgicale pour prélèvements et lavage de la plaie.