L'objectif de l'intervention est de redonner des dimensions normales au canal rachidien pour que les éléments nerveux qui y sont contenus (moelle épinière et nerfs) ne soient plus comprimés de façon à arrêter l’évolution de la maladie et si possible de faire régresser vos symptômes, s’il n’existe pas déjà des lésions neurologiques irréversibles.
L’intervention nécessitera un blocage des vertèbres opérées en mettant en place une une cale entre les vertèbres associées à une plaque fixée aux vertèbres par des vis.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale, le patient est installé sur le dos
Le chirurgien accède aux vertèbres par une courte incision réalisée dans la région antérieure du cou après repérage radiologique du niveau à opérer. Dans un premier temps le chirurgien va enlever le disque atteint, puis partiellement le corps de la vertèbre de façon à décomprimer la moelle épinière.
Une fois les structures neurologiques décomprimées, il faut restabiliser l’espace intervertébral qui a été évidé du disque malade. Le plus souvent, une stabilisation par cage remplie d’os ou de substitut osseux est mis en place quelques fois complété par une ostéosynthèse par plaque vissée si la stabilité de la cage semble insuffisante. Dans quelques cas, sujet jeune essentiellement, un remplacement discal par une prothèse mobile est envisagé.
Un drain aspiratif est mis en place la plupart du temps pour 24 à 48h.
La plaie refermée sur un surjet intra dermique.
Les suites de l’intervention sont peu douloureuses, bien contrôlées par le traitement antalgique.
Le lever est possible le soir de l’intervention. Le drain mis en place sera retiré à j+2 de l’intervention.
Un collier cervical sera à conserver pendant 4 à 6 semaines.
Le retour à domicile est possible dès l’ablation du drain et après contrôle radiographique.
Une vie normale mais sans efforts physique est recommandée. L’arrêt de travail varie de 6 à 8 semaines.
Certains facteurs peuvent favoriser la survenue de complications particulières, parfois graves mettant dans certains cas le pronostic vital en jeu :
- Certains antécédents :
- Certaines affections ou maladies :
- Certains comportements ou addictions :
Les risques inhérents à toute intervention chirurgicale :
Les risques propres à l’anesthésie vous seront expliqués par le médecin-anesthésiste.
Les troubles de cicatrisation sont très rares mais peuvent imposer une nouvelle intervention. Le positionnement sur la table d’opération peut causer des compressions de la peau, des vaisseaux, des nerfs. Le risque de phlébite (veine obstruée par un caillot sanguin) est faible. Un traitement anticoagulant préventif n’est nécessaire qu’en cas de prédisposition, ou lorsque l’alitement se poursuit au-delà de 24 heures.
Les risques propres à cette intervention chirurgicale :
Le risque d’erreur de niveau est exceptionnel car l’opération est réalisée sous contrôle radiologique. Pour cette raison, vous devez impérativement apporter vos radiographies, scanner, IRM, nécessaires au chirurgien pour l’intervention.
Une brèche de la dure-mère (enveloppe contenant le liquide céphalo-rachidien, et les racines nerveuses), peut survenir pendant l’intervention mais est très rare à ce niveau. Il s’agit alors d’un incident sans conséquence. Elle peut se compliquer d’une fuite de LCR, soit contenue dans les parties molles (méningocèle) soit s’écoulant par la cicatrice. Une infection du LCR peut alors survenir ; il s’agit d’une complication très rare mais potentiellement grave, demandant un traitement spécifique anti infectieux.
Un hématome peut survenir sur le trajet de l’intervention. S’il est volumineux, il peut entraîner une compression de la moelle épinière contenue dans le canal cervical responsable de troubles neurologiques plus ou moins étendus et régréssifs après décompression. Il peut survenir sur la voie d’abord et entraîner des troubles respiratoires par compression de la trachée. Une réintervention pour évacuation de l’hématome est nécessaire.
Des complications neurologiques peuvent survenir : troubles sensitifs (insensibilité, paresthésies) ; troubles moteurs avec paralysie ; ces troubles sont le plus souvent transitoires, très rarement définitifs.
Une complication plus fréquente est l’étirement du nerf récurrent lors de l’abord chirurgical, souvent du à un écarteur trop compressif qui entraine une dysphonie (voix cassée) et des troubles de déglutition. Cette complication est presque toujours spontanément régressive en 3 mois.
Des troubles de la déglutition peuvent survenir par compression trop forte de l’osophage responsable de dysphagies.
L’infection du site opératoire est rare. Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle, qui peut être réglée par des soins adaptés. Une nouvelle intervention pour nettoyage local est rarement nécessaire. Les infections profondes du site chirurgical sont très rares mais peuvent nécessiter une reprise chirurgicale pour prélèvements et lavage de la plaie.
La non consolidation de l’arthrodèse : possible surtout chez les patients tabagiques (risque x 3 !!)