Chirurgie de la hernie discale lombaire

En cas de sciatique ou cruralgie secondaire à une hernie discale lombaire mise en évidence à l’IRM ou le TDM, et si le traitement médical n’a pas été efficace, une intervention chirurgicale consistant à décomprimer  la racine nerveuse irritée peut être envisagée.

Herniectomie et Microdiscectomie

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. On réalise une incision de 3cm en regard de l’espace discal interessé. Après avoir écarté les masses musculaires, on expose l’étage ou siège la hernie.

On effectue un recalibrage, c’est à dire qu’après avoir retiré le ligament qui recouvre le canal vertébral ou se trouvent les racines nerveuses, on élargie l’espace pour pouvoir accéder aisement à la hernie discale (recalibrage).

On écarte ensuite la racine et on retire la hernie la comprimant (herniectomie).

On verifie ensuite l’absence de fragment libre au sein du disque (microdiscectomie)

A la fin de la procédure on vérifie la parfaite liberté de la racine, l’absence de saignement, puis après avoir lavé l’espace opératoire avec du sérum physiologique, On referme l’abord chirurgical plan par plan.

 


Les résultats

Les suites de l’intervention sont habituellement excellentes. Les complications sont très rares, moins de 1%, et ne surviennent le plus souvent que chez des patients présentant des facteurs de risque associés.

 

Les différentes études sur de grandes séries de patients opérés montrent les résultats suivants :

 

- Bons (disparition des douleurs, reprise d’une vie normale) : 85 %

- Moyens (amélioration mais persistance de lombalgies et/ou sciatalgies) : 10 %

- Mauvais (persistance de la douleur, récidive) : 5 %

 

Il faut souligner que la qualité des résultats est en fonction de divers facteurs comme la durée d’évolution et l’intensité de la sciatique avant l’intervention, le type d’activité, le contexte psychologique

Les suites opératoires

Une fois réveillé, le patient en ramené dans sa chambre.

Un premier lever du lit est effectué par l’infirmière ou par le chirurgien lors de sa visite.

Le retour à domicile se fait soit le soir s’il s’agit d’une chirurgie en ambulatoire, soit le lendemain matin s’il s’agit d’une hospitalisation «classique». Le trajet se fait en voiture individuelle.

Les douleurs après l’opération sont peu importantes au niveau du dos, la douleur radiculaire a disparue au réveil.

Des douleurs passagères ou des fourmillements le long du trajet radiculaire sont possibles dans les suites opératoires, elles sont dues à l’inflammation du nerf qui a été décomprimé. Nous vous conseillons de prendre des antalgiques à la demande en cas de douleur et un anti inflammatoire systématique (sauf contre indication) dans les jours qui suivent l’opération pour limiter ces symptômes.

Votre pansement lombaire est étanche et autorise une douche, il devra être enlevé par une infirmière à 48h de la chirurgie puis tous les 2 jours pendant 10 jours. La plaie est ensuite laissée à l’air.

 

Les conseils post opératoires sont simples : reprendre progressivement vos activités en les limitant si vous avez des douleurs. Il n’existe aucune contre indication aux activités. Il faut cependant limiter le port de charges lourdes pendant le premier mois

La voiture n’est pas un problème ! et aucune immobilisation lombaire n’est nécessaire.

Une prise en charge rééducative (sauf cas particulier) n’est pas nécessaire en post opératoire. La marche quotidienne et progressive est une excellente activité pour récupérer une bonne fonctionnalité de votre colonne lombaire. Les activité sportives habituelles sont en général reprises après 2 à 3 mois concernant les entrainements et après 4 à 6 mois en compétition.

Un rendez-vous de suivi vous sera donné environ 1 mois après votre opération avec votre chirurgien.

Un arrêt d’activité et de travail est conseillé pendant cette période postopératoire de cicatrisation. Il sera modulé en fonction du métier exercé.

En cas de problème dans les suites opératoires, rappelez le secrétariat pour laisser un message, nous vous recontacterons ou joignez votre médecin généraliste qui fera rapidement le relais.

 

Facteurs favorisants

Certains facteurs peuvent favoriser la survenue de complications particulières, parfois graves mettant dans certains cas le pronostic vital en jeu :

- Certains antécédents :

  •  malformations, 
  • maladies vasculaires, 
  • artérites, 
  • séquelles cardiaques ou pulmonaires, 
  • séquelles d’interventions ou de traumatismes, 
  • maladies sanguines, 
  • tumeurs, 
  • etc.

- Certaines affections ou maladies : 

  • diabète,
  • obésité, 
  • HTA,  
  • affections psychiatriques, 
  • etc 

- Certains comportements ou addictions :

  • alcool, 
  • tabac +++, 
  • toxicomanies, 
  • prises médicamenteuses,
  • etc

Les risques opératoires

- Les risques neurologiques sont très rares car dans le bas du dos en dessous de la seconde vertèbre lombaire, il n’y a plus de moelle mais uniquement des nerfs (la queue de cheval) qui sont mobilisables délicatement sans danger. Il est possible après l’intervention de ne plus souffrir de douleurs radiculaires mais d’avoir une zone insensible sur une partie du membre inférieur, ou d’avoir une difficulté à bouger les orteils, le pied ou la jambe. Souvent ces sensations sont diagnostiquées avant l’opération par le praticien, elles sont dues à la souffrance de votre nerf comprimé par la hernie discale et peuvent mettre longtemps à régresser complètement ou partiellement (notamment avec l’apparition de fibrose), d’autant plus que la compression de la racine aura durée longtemps avant l’opération. 

 

- Des difficultés à uriner ou avoir des gaz sont assez fréquentes les premiers jours et disparaissent le plus souvent spontanément

 

- La paralysie complète (exceptionnelle) ou partielle (très rare) des membres inférieurs, de la vessie ou du rectum généralement du à un hématome peut survenir après l’opération. Elle impose une nouvelle intervention en urgence.

 

- La brèche de la dure-mère (déchirure de l’enveloppe qui contient le liquide céphalo-rachidien et les racines nerveuses), elle peut être réparée lors du même geste chirurgical par le chirurgien. Elle peut passer inaperçue et être responsable d’une fuite du liquide céphalo-rachidien responsable de douleurs cervicales et céphaliques qui peuvent nécessiter une réintervention secondaire pour fermer cette brèche par suture directe de la dure mère.

 

- L’infection du site opératoire, elle nécessite un prélèvement bactériologique avant toute antibiothérapie. Un lavage de la plaie est quelques fois recommandé. La plupart du temps, des pansements simples antiseptiques permettent une cicatrisation en quelques jours.

 

- L’hématome postopératoire, responsable de douleurs lombaires intenses ou de douleurs radiculaires, il peut nécessiter une réintervention pour laver la plaie et soulager les douleurs.

 

- La récidive précoce. Elle n’est pas directement liée à l’acte chirurgical mais a l’état d’usure de votre disque qui peut expulser une nouvelle hernie au travers de la fissuration discale avant que celle-ci ne soit cicatrisée. C'est la complication le plus fréquente de cette chirurgie.